Sponsor principal: La SPRL Roberty est une entreprise aux ambitions affirmées…

Sa croissance, ces dernières années, est impressionnante : on y a tout multiplié par trois en cinq ans !

Aucune histoire d’entreprise ne ressemble à une autre tant les protagonistes qui en dessinent les traits sont eux-mêmes, le plus souvent, (très) différents. Par contre, tout commence généralement de la même façon, à savoir petitement, avec les moyens du bord.

Chez nous, en Ardenne, ce sera souvent dans une arrière-cour ou une grange, bref de la manière la plus artisanale qui soit. Et puis, avec le temps, l’affaire en général grandit, les chantiers se multiplient, le business se diversifie… et les générations se suivent, apportant leur lot de nouveautés, avec de nouveaux leaders qui s’imposent, des métiers nouveaux que l’on teste, des investissements auxquels on consent… et même jusqu’à des déménagements qui entraînent l’affaire à quitter le berceau pour de nouvelles aventures en des endroits finalement mieux situés. En fait, cette trajectoire – qui est si souvent empruntée par nos TPE et PME – est aussi celle de l’entreprise qui nous accueille ce mois-ci.

Implantée tout au nord de la province, à Manhay, la SPRL Roberty est donc une entreprise tout ce qu’il y a de plus classique dans son parcours. Mais c’est aussi, et peut-être surtout, un bel outil en pleine expansion. Une entreprise certes née dans les années d’après-guerre, quand tout était à (re) construire, mais qui est sans doute trop longtemps restée discrète.

Née à Lamormenil, petit hameau des hauteurs de Manhay, dans les années ’46-’47, elle s’est, des années durant, attachée à répondre aux besoins des chantiers d’aménagement routier locaux, surtout de l’entretien d’ailleurs. « Notre grand-père, Antoine, a commencé avec quelques ouvriers, à la pelle et à la pioche, avec un cheval… », explique Serge Roberty, l’aîné de la fratrie aujourd’hui aux commandes de l’affaire familiale. C’est l’ère du pionnier, celui qui, comme tant d’autres, un peu forcé par la situation économique de l’époque, s’est lancé dans l’aventure…

Ensuite, vint la seconde génération, dans les années ’80, avec Octave et Catherine, qui vont faire grandir l’entreprise en lui assurant une pérennité qui perdure encore aujourd’hui. Au tournant des années 2000, Octave reprendra seul les rênes de l’outil, imposant sa loi et son approche du métier. Les choses évolueront bien, mais raisonnablement. Trois de ses quatre enfants entreront toutefois, tour à tour, dans la danse : Serge en 1983, Jean-Luc en 1988 et, enfin, Joël en 1989. Ils apprendront tous sur le tas, dans la lignée de leurs aînés. Et l’entreprise poursuivra son bonhomme de chemin, employant bon an mal an entre 10 et 15 salariés.

Et ça aurait pu continuer ainsi, sans trop de renouveau ni de nouvelles ambitions. Sauf qu’il y a quelques années, un peu par hasard, un des frères se laissera séduire par un vaste terrain bien situé sur le parc d’activités de Manhay, à deux pas de l’E25. « En fait, c’est surtout un immense trou que nous avions vu, un trou que nous pensions pouvoir remblayer à moindres coûts… », souffle Jean-Luc. « Oui, sauf que l’intercommunale a cadré nos ardeurs en nous disant qu’avant de pouvoir remblayer le terrain en question… il faudrait d’abord l’acheter », renchérit Joël.

Acheter, Acheter, acheter ? ! Et pourquoi pas, au fond ? L’idée va en fait résonner positivement aux oreilles des frères qui verront, là, l’occasion de quitter l’ancrage historique pour un emplacement plus judicieux, tant en termes de notoriété que de commodités.

Après une réunion au sommet comme elle sait les mener, la fratrie décidera que l’avenir de l’entreprise est sans doute bien là, sur un périmètre ad hoc où l’ensemble de l’outil pourra être parfaitement installé. Et ils fonceront, prenant une décision à la fois ambitieuse et réfléchie… qui leur donnera non seulement des ailes, mais plus encore une vraie opportunité de croissance ! Bonne pêche. Et pour cause, les chiffres parlent aujourd’hui plus que le reste puisque, ces dernières années, en même pas cinq ans d’ailleurs, la SPRL Roberty a vu son chiffre d’affaires tripler, c’est tout dire !

L’intercommunale IDELUX, qui gère le zoning, a également sa part de responsabilité dans ce succès. « Nous avons toujours été soutenus », explique Joël Roberty. « Ils ont cru en nos projets et nous permettent d’étendre nos activités. Lorsque vous triplez votre chiffre d’affaire en trois ans, c’est une aubaine de pouvoir compter sur des personnes compétentes qui comprennent vos besoins ».

Ici, en 2020, ce n’est plus une quinzaine… mais plutôt 42 salariés qui s’affairent au quotidien dans les bureaux, les ateliers et, évidemment, sur les multiples chantiers. On ne compte plus les machines et engins (pelles, camions, bennes…) qui servent à la stratégie nouvelle. D’emblée, le visiteur est frappé par les infrastructures modernes qui contrastent avec celles d’hier. Très lumineuses et adaptées, elles sont déjà trop petites et vont être agrandies prochainement. Et puis, il y a la vaste aire de travail, qui permet de ne perdre aucun temps lors du passage des engins au siège, le garage bien équipé, qui sert à l’entretien du matériel, quant aux terrains de stockage pour les matériaux d’empierrement, en dehors du périmètre, ils offrent eux des possibilités de se constituer des stocks tampons pour mieux négocier le prix des matières premières.

Sans critiques par rapport au passé, il semble donc que le choix de quitter Lamormenil ait permis à l’entreprise de se libérer du carcan historique pour exploser… Aux commandes, les trois frères forment une équipe solide qui a su intelligemment se partager les tâches pour que chacun s’épanouisse au bénéfice de la communauté sans générer de dissensions ni d’envies. Ça n’empêche bien sûr pas les prises de tête car, en bons Ardennais têtus qu’ils sont aussi, les trois patrons se cabrent parfois, pensant, à tort ou à raison, qu’ils ont la bonne idée, le meilleur raisonnement.

Mais la force du trio est justement l’expérience des uns et des autres et la confiance fraternelle qui permet de pouvoir tout se dire sans que la rancune s’en mêle. Jean- Luc est ainsi décideur quant au matériel, aux bâtiments et aux machines, Serge s’attache, lui, plutôt au suivi physique sur chantiers, tandis que Joël – l’homme des chiffres – assume tout l’administratif et la gestion des soumissions. Ajoutons qu’autour d’eux, ces patrons qui ne peuvent tout assumer ont encore rassemblé une équipe administrative pluridisciplinaire qui assure tous les besoins et mène tous les combats, on épinglera notamment l’ingénieur de la maison, Jérôme Voz, véritable bras-droit, qui chapeaute l’ensemble des chantiers, les deux conducteurs, Guillaume Lampertz et Maxime Paque, qui suivent les sept équipes sur le terrain, ainsi que les secrétaires, dont la fidèle Christine, les comptables et autres gestionnaires, si précieux, sans qui l’aventure n’aurait pas pu prendre la tournure positive qu’elle a pris.